Étant le plus haut bâtiment profane de Kitzbühel, construit pour provoquer la vénération et symboliser sa puissance et son importance institutionnelle profonde, le Berggericht en particulier, a depuis toujours marqué le paysage urbain historique.
Comme l’ensemble du centre-ville médiéval de Kitzbühel, le Berggericht du 16ème siècle, la cour historique des mines, à côté du Lacknerhaus du 17ème siècle, fascinent avec leur caractère spectaculaire et définissent l’architecture locale, qui se caractérise par des bâtiments imposants et robustes. Avec l’église gothique Sainte-Catherine du 14ème siècle, les trois bâtiments forment le noyau majestueux de la vieille ville de Kitzbühel en un ensemble harmonieux. Étant le plus haut bâtiment profane de Kitzbühel, construit pour provoquer la vénération et symboliser sa puissance et son importance institutionnelle profonde, le Berggericht en particulier, a depuis toujours marqué le paysage urbain historique. Depuis trois siècles, ce bâtiment officiel ayant servi de tribunal minier, a toujours représenté une force déterminante dans le climat économique, culturel, social et politique de la ville. Chargé de l’extraction d’argent de toute la région de Kitzbühel, qui a considérablement contribué à la richesse de la ville au Moyen Âge, il témoigne de la remarquable pertinence du Berggericht.
Depuis que le EUROPEAN HERITAGE PROJECT a procédé à l’acquisition de ces deux bâtiments protégés en 2012, l’ancien Berggericht, qui est resté inexploité pendant une décennie, entraînant une dégradation massive du matériel immobilier, a changé son aspect délabré et gris déprimant.
Sa splendide impression gothique tardive a finalement été remplacée par des fenêtres brisées et des oiseaux nichant dans la toiture. Tous les détails historiques qui ont été améliorés ou conservés au fil des siècles : du plafond en arc gothique aux fresques de la Renaissance ornant la façade en passant par les fenêtres baroques. La maison Lacknerhaus, historiquement une résidence privée, qui dans son état actuel est absolument inhabitable et délabrée, est malheureusement devenue au fil des ans une véritable « horreur » pour le centre-ville. Au terme d’un vaste processus bureaucratique, la grande rénovation du bâtiment en est enfin au stade de la réalisation, à l’instar du Berggericht.
Avec l’acquisition de ces deux bâtiments, EUROPEAN HERITAGE PROJECT a mis en place un processus pour que deux des monuments historiques de Kitzbühel brillent à nouveau avec une splendeur respectable. Pour s’intégrer discrètement à l’ensemble de façades de la vieille ville, reflétant et accentuant l’histoire et la fierté de cette station de ski alpin de renommée mondiale, si fortement marquée par l’exploitation minière.
SITUATION AU MOMENT L’ACHAT
Tribunal Minier de Kitzbühel
Depuis 1935 siégeait le centre des impôts dans l’ancien bâtiment du Tribunal Minier. En 2002, on décida pourtant de déménager les locaux administratifs dans un bâtiment neuf à la périphérie de la ville en raison des loyers élevés dans le centre historique. À la suite de quoi, le gouvernement fédéral décida de vendre aux enchères le bâtiment classé monument historique. La ville de Kitzbühel qui prit part aux enchères perdit cependant la vente au profit d’un entrepreneur local, au grand désarroi de la commune.
Le nouveau propriétaire avait l’intention d’installer un ascenseur apparent à l’extérieur du bâtiment, ce que ni la ville ni les autorités de protection du patrimoine n’autorisèrent. Dans le but de mettre la pression sur les autorités, le nouveau propriétaire interrompit tous les travaux de restauration en cours et s’abstint même d’effectuer les mesures de maintien nécessaires. Seules des mesures de sécurisation du bâtiment obligatoires furent entreprises régulièrement afin d’éviter la mise en danger des passants. Ce n’est qu’au bout de 10 ans de négligences graves causant d’importants dommages structurels en particulier dans les voûtes gothiques qu’on attira l’attention du EUROPEAN HERITAGE PROJECT sur la situation et qu’il put finalement intervenir et réussit à convaincre le propriétaire de l’époque, après moultes discussions, de vendre le bâtiment en 2012.
La maison Lackner
Début 2013, on put déjà constater les premiers résultats positifs durant la phase de mise en œuvre des mesures de restauration du Tribunal Minier. Impressionné et convaincu du travail en coopération entre le EUROPEAN HERITAGE PROJECT,
la commune de Kitzbühel et le bureau des monuments historiques, le propriétaire de la maison Lackner de l’époque prit contact avec le EUROPEAN HERITAGE PROJECT. Comme le propriétaire de l’époque n’était pas en mesure de financer des travaux d’assainissement, après consultation, il proposa à l‘organisation d’en faire l’achat.
À cette époque, la maison Lackner était entièrement vacante, à l’exception d’un objet baillé au rez-de-chaussée.
Après des années de vacance ininterrompue, le bâtiment était vétuste. En particulier la charpente et tous les câbles et canalisations étaient concernés.
DOMAINE: DES CHIFFRES ET DES DONNÉES
Kitzbühel se situe dans le nord-est du Tyrol, à environ 95 km à l’est de la capitale provinciale Innsbruck, dans la vallée de Leuken, le long de la rivière Kitzbüheler Ache en plein centre des Alpes de Kitzbühel. La ville mondaine est internationalement connue de nos jours comme le haut lieu des sports d’hiver alpins. Cependant, la ville s’appuie aussi sur un passé dont elle a su tirer richesse et importance depuis le Moyen-Âge et dont le Tribunal Minier et la maison Lackner sont aujourd’hui encore les témoins.
Le caractère unique du Tribunal Minier construit au début du 16ème siècle s’explique, outre son histoire créatrice d’identité locale, par son emplacement particulier. En effet, le bâtiment ne fut pas construit en inclusion dans la rangée de maisons comme on peut le constater dans le centre-ville médiéval de Kitzbühel, mais il est légèrement isolé et constitue le deuxième bâtiment le plus haut de la ville après l’église Saint-Catherine avec laquelle il forme un ensemble historiquement significatif (ainsi qu’avec la maison Lackner, également acquise par le EUROPEAN HERITAGE PROJECT).
L’ancien bâtiment administratif gothique de quatre étages comprend une surface au sol de tout juste 800 m2 et mesure 24 m de haut. La maison Lackner qui le jouxte et dont le cœur du bâtiment fut construit au début du 17ème siècle, s’élève, elle aussi, sur quatre étages. Se distinguant par son plan au sol rectangulaire, elle dispose d’une surface utile et habitable de 350 mètres carrés.
HISTOIRE
C’est aux alentours de 1178 que le nom de Chizbuhel fut cité pour la première fois dans des documents officiels de Chiemsee, Chizzo indiquant un clan bavarois et Buehl indiquant la situation géographique de cette population dans les hauteurs. Cent ans plus tard, une source indique le baillage du monastère de Bamberg à Kicemgespuchel. Cependant dans les documents officiels d’enregistrement de la commune datant de 1271, il est question d’un village portant le nom de Chizzingenspuehel.
Kitzbühel fut rattachée à la Haute Bavière en 1255 lors de la première partition territoriale bavaroise. Par la suite, le 6 juin 1271, le duc Louis II de Bavière dit « le Sévère » (1229-1294) donna à Kitzbühel les droits municipaux et la ville fut fortifiée à l’aide d’un mur d’enceinte de protection. Comme au cours des siècles suivants, ayant su s’établir comme centre de commerce et de marché important entre le col de Thurn et la région de Chiemgau, Kitzbühel grandit régulièrement et fut épargnée par les querelles guerrières, les murs d’enceinte furent en partie détruits pour n’en laisser qu’une hauteur d’un étage environ et les pierres furent utilisées pour construire des maisons. Le mariage entre Marguerite de Carinthie dite Marguerite « La Grande Gueule », duchesse de Tyrol-Göltz (1318-1369) et Louis de Brandebourg (1315-1361) en 1342 réunit provisoirement Kitzbühel et le Tyrol, ce qui mit la ville sous protectorat bavarois jusqu’à la mort de Louis. Après le traité de paix de Schärding en 1369 (NdT : mettant fin aux tensions entre Autriche et Bavière), le territoire fut à nouveau rattaché à la Bavière. De par la partition territoriale bavaroise, Kufstein se retrouva dans le duché de Bavière-Landshut de la dynastie des Wittelsbach. À cette époque, l’industrie minière battit son plein à Kitzbühel et un droit minier non limité fut conclu qui s’avéra plus tard être de grande importance pour tout le duché bavarois. En 1504, Kitzbühel fut rattachée tout d’abord durablement au Tyrol après que l’empereur Maximilien Ier mit fin en 1505 aux affrontements entre la Bavière et le Palatinat, querelles de succession de Landau, en l’offrant en échange par arbitrage à la Diète de Cologne. Dans les districts judiciaires de Kitzbühel, Kufstein et Rattenberg, c’est le droit foncier de Louis de Bavière qui s’appliqua cependant jusqu’au début du 19ème siècle, celui-ci existant depuis 1346 déjà, ce qui fit de ces trois territoires une particularité juridique au sein même du Tyrol.
Maximilien mit en gage Kitzbühel. Et la ville de rester sous dominance locale du comte von Lamberg fin du 16ème siècle, jusqu’à ce que les derniers reliquats de féodalité fussent abolis solennellement le 1er mai 1840. Les guerres des 18 et 19ème siècles ne touchèrent pas la ville, bien que les habitants aussi prirent part aux guerres de libération des Tyroliens. Kitzbühel retomba aux mains de la Bavière, alors que l’empereur François Ier (1768-1835) céda le Tyrol à la Bavière dans le traité de paix de Presbourg en 1805.
Après la chute de Napoléon (1769-1821), la région fut de nouveau rattachée à l’Autriche à l’occasion du Congrès de Vienne en 1815.
Lorsque l’empereur François-Joseph (1830-1916) mit de l’ordre dans les constitutions confuses et que la ligne de chemin de fer Salzbourg-Tyrol fut achevée en 1875, la ville connut un essor économique et industriel. Le 20ème siècle fit de Kitzbühel une ville mondaine où de nombreuses célébrités vivaient.
Kitzbühel eut la chance d’être épargnée par la Première et la Deuxième Guerre Mondiale. C’est pourquoi le cœur de la ville aux alentours de l’église Sainte-Catherine jusqu’aux murs d’enceinte médiévaux est encore aujourd’hui bien préservé.
Tribunal Minier
Le Tribunal Minier était un bâtiment administratif représentatif, compétent pour le droit minier qui fit la fortune de la ville au Moyen-Âge. C’est pourquoi ce bâtiment représente encore aujourd’hui un des piliers principaux de l’histoire de la ville de Kitzbühel.
Le Tyrol est une des rares régions alpines qui dispose de mines d’argent et de cuivre. Cette bénédiction permit à ses seigneurs d’asseoir leur pouvoir politique et économique. L’avènement de la dynastie des Habsbourg à une puissance internationale entre le 15ème et le 16ème siècle aurait été impossible sans les métaux extraits des mines tyroliennes. Outre la richesse en minerais de la région de Schwaz, Kitzbühel est devenu le plus important centre de l’industrie minière. La ville lui doit ainsi son essor et son importance.
Le bâtiment représentatif fut cité pour la première fois officiellement en 1535 comme demeure de Ruepprecht Humbpühler et de son épouse Martha Wonnherrin. Par la suite, de nombreux propriétaires se succédèrent rapidement. On note en 1543 la présence d’un certain Sigmundt Neissl, aussi appelé Neussl, le premier propriétaire cité expressément. En 1562, les institutions minières louèrent pour la première fois la « maison Neissl » au juge des mines. Celle-ci fut même achetée par ce dernier en 1587. Dès lors, on appliqua le droit minier d’après le Code Maximilianeus Bavaricus Civilis qui était plus communément connu sous le nom de « droit foncier bavarois ».
Le terme « Tribunal Minier » désigne non seulement un tribunal compétent pour toutes les affaires, les conciliations et les enquêtes sur les accidents ayant trait à l’industrie minière,
mais aussi une administration qui surveillait les concessions et représentait les droits juridiques des seigneurs. C’est ainsi qu’on développa les régions minières de Röhrerbühel et Jochberg, en particulier les mines de cuivre et d’argent ainsi que la transformation des métaux extraits et leur vente. À sa tête se trouvait le juge minier, dans le jury les jurés miniers, sans oublier le greffier minier. C’est souvent l’administrateur minier qui officiait en tant que juge, le prévôt minier ou le maître minier.
Les jurés miniers surveillaient en outre les mines ainsi que les puits qui en résultaient. D’autres acteurs du tribunal minier étaient les gardes forestiers, les fonctionnaires responsables de l’exécution des verdicts et d’autres services de messagerie, les fonctionnaires responsables de la collecte et du contrôle des taxes pour les seigneurs.
Dans les documents officiels au cours de l’histoire du Tribunal Minier, on y retrouve de nombreux juges miniers, comme entre autres : en 1631 Carl Ruedl, en 1645 Mathias Undterrainer et en 1671 Sebastian Undterrainer. En 1692, c’est un certain Georg Budina qui officia en tant que juge minier et administrateur en chef des forêts.
Après la dissolution du Tribunal Minier de Kitzbühel à la fin du 18ème siècle, le bâtiment, portant toujours le nom de Maison du Tribunal Minier, devint siège officiel du substitut du Tribunal Minier et de l’Administration des Eaux et Forêts de Kitzbühel.
En 1828, il devint vraisemblablement le siège officiel de l’Administration des Eaux et Forêts. Ensuite il devint le centre des impôts en 1936, jusqu’à son déménagement en 2002.
La maison Lackner
Au cœur de Kitzbühel se trouve la maison Lackner, d’après le nom de son dernier propriétaire, au 17 de la rue Hinterstadt. La construction de cette bâtisse remonterait au début du 16ème siècle. Tout comme la maison au 19 rue Hinterstadt, la maison Lackner était partie intégrante de la maison du 20 rue Vorderstadt depuis le début du 17ème siècle, comme on peut le voir sur les plans de la ville datant de 1620.
Lorsque le maître-tanneur Veit Koidl acheta le bâtiment en 1819, celui-ci fut séparé du bâtiment du N° 20, rue Vorderstadt et on lui attribua le N° 17, Hinterstadt. Depuis lors, la simple maison de style gothique tardif connut une valse de propriétaires et locataires. On indique également que Maria Koidl était propriétaire en 1827 et ses descendants venus d’Oberwald. La même année le petit manoir, comme on se plaisait à l’appeler, passa aux mains de Bartlme Stangasser qui fit construire le « manoir Lintner » et le fit agrandir tout en en conservant la structure de base du 16ème siècle. En 1857, Anton Seiwald, maçon du cloître loua des parties de la maison Lackner telle qu’on la connaît aujourd’hui. On note un autre changement de propriétaire cette même année avec l’achat par le maître-ceinturier et orfèvre Anton Webersberger.
En 1889, sa femme Madgalena et sa fille Rosina (qui épousa Ferdinand Pöll en 1891) en héritèrent. En 1911, la maison revient provisoirement à la banque Landeshypothekenanstalt avant d’être rachetée deux ans plus tard par Katharina Nagele. La maison resta entre les mains de la famille Nagele jusqu’en 1967, date à laquelle le restaurateur Jakob Lackner la racheta et lui donna le nom qu’elle porte encore aujourd’hui.
INFORMATIONS PRÉCIEUSES ET CURIEUSES
Le Tribunal Minier comme plus haute instance
À l’époque de la chasse aux sorcières qui se déroula aussi aux 16 et 17è siècles dans le Tyrol, le Tribunal Minier ne joua non seulement un rôle dans des affaires habituelles de droit minier, mais convoqua également des sorciers et sorcières, outre les criminels ordinaires, et les condamna à mort sur ordre des bourreaux locaux à Kitzbühel.
Depuis 1497, deux bourreaux étaient employés dans le Tyrol, avec pour résidence officielle Hall dans le Tyrol du Nord dépendant également du district judiciaire de Kitzbühel et Merano dans le Tyrol du Sud. Comme dans beaucoup d’autres cas de Haute Cour, les corps des personnes exécutées étaient conservées pendues sur la potence ou attachées sur la roue pendant des années sur instruction de la Cour pour dissuader les populations. La potence était donc un symbole significatif de l’autorité publique et de la forme de justice qu’elle exerçait. Alors que les autorités publiques se servaient des exécutions de plus en plus comme démonstration de puissance sans pour autant y impliquer le peuple, celui-ci tournait ses verdicts et exécutions de son côté en fêtes populaires pour lequel il n’était non seulement témoin de la sanction prévue pour un crime mais plutôt le participant actif d’un sacrifice pour purifier la société. Les personnes exécutées étaient souvent enterrées dans un sol non béni, souvent à proximité de la potence. Le fait que ces personnes exécutées ou même leurs cendres étaient enterrées près de la potence ou à un endroit précisé auparavant dépendait soi-disant, à en croire les documents que l’on trouve dans le Tyrol, de la magie liés à leurs dépouilles.
Les lieux d’exécution étaient cependant devenus superflus en 1787 alors que la peine de mort fut provisoirement abolie en Autriche avec l’introduction du Code Pénal de l’empereur Joseph II (1741-1790). En 1795, à la mort de ce dernier, on réintroduit pourtant la peine de mort. La plupart des anciens lieux d’exécution, parmi lesquels celui de Kitzbühel, ne reprirent cependant pas de service. Les exécutions ne déroulèrent plus qu’aux tribunaux d’Innsbruck et Bozen.
ARCHITECTURE
Comme souvent représentés dans les peintures du début et milieu du 20ème siècle de l’architecte, peintre et habitant de Kitzbühel par adoption, Alfons Walde (1891-1958), les toits de la ville tyrolienne attirent tous les regards. L’arc caractéristique formé par les maisons de la vieille ville représente, vu d’en haut, un paysage de toits fermé dont les panoramas montagneux fraichement découverts autour de 1900 ont su être capturés aussi bien en tableau qu’en photo. Walde sut savamment livrer leur charme après qu’Andreas Faistenberger (1649-1735) captura celui de Kitzbühel plus de trente ans plus tôt en représentant les toits vus d’en haut, et dans la tradition des illustrations de la Renaissance.
Déjà dans ces images vues du ciel se découpe tout particulièrement l’église Sainte-Catherine de style gothique tardif du 14ème siècle avec sa haute tour pointue au cœur du centre-ville médiéval. Ici aussi, l’ancien Tribunal Minier situé tout près de l’église attire depuis toujours les regards.
Tribunal Minier
Le solide bâtiment indépendant de quatre étages, surmonté de son toit à pignon se dresse sur un plan au sol rectangulaire. Il s’agit ici du plus haut bâtiment non-religieux du centre-ville de Kitzbühel. Les quatre coins sont formés d’un arrête abattue en chanfrein qui atteint la hauteur des fenêtres du rez-de-chaussée. Les façades sont déstructurées et marquées par une disposition de fenêtres irrégulière. Du côté du gable donnant vers la rue Hinterstadt, se détachent les deux rangées de fenêtres extérieures. Dans le coin ainsi formé est installé un large oriel au deuxième et au troisième étage. Sur la façade est se trouvent trois rangées de fenêtres à coupole. Dans la rangée de fenêtres du milieu au rez-de-chaussée on y trouve aussi une fenêtre carrée, entourée de pierre datant du 16ème siècle. Au centre de la façade ouest se trouve une grande porte ronde biseautée. L’accès à l’intérieur du bâtiment se fait par un hall d’entrée particulièrement impressionnant de par ses voûtes en berceau de style gothique tardif et décorées d’ogives et d’arêtes qui sont en grande partie conservées dans leur état d’origine et décorent presque tous les plafonds. Accessibles par les escaliers disposés sur les côtés et surmontés de voûtes se trouvent quatre étages supérieurs. L’intérieur dispose d’autres voûtes gothiques d’origine au premier et au deuxième étage. Des transformations, surtout dans les étages supérieurs ont été entreprises aux 18 et 19è siècles. Les quelques fenêtres en ogives gothiques sont une autre particularité de l’intérieur du rez-de-chaussée. Celles-ci donnent à l’entrée un effet très représentatif et imposant.
Si l’on compare le bâtiment tel qu’il est à l’heure actuelle avec les plans conçus vers 1620, l’installation de base et le nombre d’étages leur correspondent bien. Le pignon était cependant à l’époque construit en bois. La façade principale à six rangées de fenêtres présentait dans la deuxième rangée en partant de la droite un oriel polygonal à trois côtés sur trois étages, surmonté d’un chapiteau et décoré de corniches séparant les différents étages. La porte arquée se trouvait également au milieu de la façade. La quatrième rangée de fenêtre en partant de la gauche comprenait un large oriel reposant sur les consoles au deuxième étage. Les deux rangées plus serrées sur la gauche sautaient aux yeux. Sur la façade sud se trouvent seulement trois fenêtres. La façade arrière n’est pas entièrement visible vue de la tour de l’église. Une rangée de fenêtres est tracée à gauche de la tour. A droite ce sont deux rangées plus serrées ensemble. Les dernières transformations dans la construction, comme la construction de diverses cloisons, ont été effectuées en 1963 et ont eu pour conséquence que les deux étages supérieurs ne montrent plus aucun signe de leur structure d’origine à l’intérieur.
Maison Lackner
La séparation des rues Vorderstadt et Hinterstadt fit apparaître la maison Lackner, anciennement « manoir Lintner » et se présente du point de vue architectural, tel un bâtiment jumeau, comme une extension de l’hôtel particulier d’autrefois. Il s’agit donc bien ici d’une extension au bâtiment du 17ème siècle, mais construite ultérieurement dans la rue Vorderstadt. La fenêtre donnant sur la cour intérieure est le témoin de son inhabituelle histoire. La maison en coin de quatre étages à la façade couleur rouille qui se trouve sur la place de l’église Sainte-Catherine tout comme le Tribunal Minier, se distingue par son côté figuratif dramatique qui est si caractéristique des bâtiments non-religieux locaux à l’architecture anguleuse et massive. Avec son plan au sol rectangulaire et surmonté d’un toit à pignon, ce bâtiment au design simple se démarque par sa façade avant aux six rangées de fenêtres dont la troisième ouverture en partant de la gauche est une porte à voûte ronde. À l’intérieur on retrouve des voûtes à berceau imposantes qui confèrent aux pièces une impression de volume.
ÉTAT STRUCTUREL AU MOMENT DE L’ACQUISITION
Tribunal Minier
Au moment de l’acquisition par le EUROPEAN HERITAGE PROJECT en 2012, le Tribunal Minier se trouvait dans un triste état de délabrement du fait du manque total d’entretien pendant toute une décennie. La vacance prolongée provoqua des dégâts dus au gel dans la maçonnerie, les constructions porteuses en bois et les canalisations puisque le bâtiment n’avait pas été chauffé entre 2002 et 2012. En outre, le bâtiment portait encore les stigmates des travaux de transformation de 1963. En effet, toute la structure avait subi des détournements d’utilisation comme par exemple l’installation de nombreuses cloisons, d’ouvertures fenêtres agrandies ou même de fenêtres en PVC. Malheureusement, le troisième et le quatrième étages étaient particulièrement touchés ici, ainsi que le toit et la charpente.
La maison Lackner
Lorsque le EUROPEAN HERITAGE PROJECT a racheté la maison Lackner en 2013, la structure générale du bâtiment était dans un état déplorable puisque l’hôtel particulier était entièrement inhabité, à l’exception de son rez-de-chaussée où était installé un restaurant au moment de l’achat. Par ailleurs, en raison de problèmes financiers, l’ancien propriétaire avait été dans l’incapacité d’effectuer des travaux de restauration ou de remise à neuf.
Depuis longtemps déjà les habitants de Kitzbühel se plaignaient de l’état déplorable de la façade, pourtant ce qui nous attendait à l’intérieur dépassait de loin tout ce qu’on aurait pu imaginer : Des fenêtres cassées ou non hermétiques, aux canalisations vétustes voire même absentes par endroits , en passant par une charpente menaçant de s’écrouler, des dégâts des eaux et dus au gel ou aux nuisibles rendaient ce bâtiment non seulement inesthétique mais véritablement délabré.
MESURES DE RESTAURATION
Tribunal Minier
Le bâtiment vacant était voué à la décrépitude jusqu’à ce que le EUROPEAN HERITAGE PROJECT en fasse l’acquisition en 2012. Lorsque les autorisations de travaux de restauration et transformation furent délivrées l’année suivante, on put remettre à neuf la structure, démanteler les transformations inadéquates et redonner au bâtiment son état d’origine.
On s’attacha surtout à réduire la taille d’ouverture des fenêtres et portes qui avaient été transformées dans les années 1960 pour redonner à la maçonnerie son aspect si caractéristique pour la ville de Kitzbühel. Les fenêtres en PVC inadéquates, installées ultérieurement ont été remplacées par des reproductions historiquement correctes. De même, on entreprit la restauration des chambranles de portes. Ensuite on installa sur la façade avant des volets aux fenêtres conformes à ceux installés en 1620.
Ensuite on procéda à un démantèlement drastique pour redonner au premier et au deuxième étages leur aspect d’origine. Pour cela on ôta les cloisons intérieures.
Ceci s’avéra cependant impossible dans les étages supérieurs, y compris la charpente, car la structure originale n’y était plus présente. Néanmoins on décida de remplacer le toit moderne en tôle par un toit à tavillons traditionnel comme c’était déjà le cas au 16ème siècle. Pour la restauration de la façade fortement salie et abîmée, on décida de reconstruire un trompe-l’œil de style maniériste ou plutôt un Lüftlmalerei traditionnel (NdT : peintures murales décorant les façades des maisons dans le sud de l’Allemagne et l’Autriche) ornant le bâtiment à l’origine.
Le maintien des croisées d’ogives gothiques présentes au rez-de-chaussée et dans les deux premiers étages représentait l’élément central des mesures de restauration.
Ici, on dut réparer quelques fissures dans la fragile construction ainsi que dans l’enduit craquelé et les peintures murales. Les sols en dalles de pierres ou en bois furent également rénovés en détails.
Comme le Tribunal Minier resta vacant entre 2002 et 2011 et donc non chauffé, en résultèrent de graves dégâts dus au froid, en particulier dans les canalisations et les poutres de la charpente. Les défauts en résultant durent être réparés à grands frais et de nouvelles canalisations installées. En outre, les fondations avaient subi des infiltrations et durent être asséchées pour pouvoir ensuite les isoler correctement. C’est ainsi qu’on décida d’installer un bassin de rétention pour collecter l’eau de pluie afin de non seulement répondre aux nouvelles directives environnementales mais aussi pour poser de nouveaux standards innovateurs pour la ville de Kitzbühel.
La maison Lackner
En tout premier lieu, il fallut désencombrer l’intérieur de la maison Lackner des déchets et des cadavres d’animaux. Ceci fait, il fallut s’attaquer aux mesures contre toutes sortes de nuisibles. Pour le moment, de lourds dégâts des eaux et les moisissures qui se sont installées dans tous les étages posent un grave problème. C’est pourquoi le bâtiment est asséché de fond en comble et la structure en même temps sécurisée.
En ce qui concerne la statique, les poutres de la charpente d’origine, pourries et risquant de s’effondrer, posent un lourd problème qui sera résolu avec l’aide d’ingénieurs de structure et de restaurateurs chevronnés.
De même, la restauration et stabilisation des voûtes en berceau de style gothique tardif sont au centre de toutes les attentions.
Les canalisations d’eau et les circuits électriques vieux de plusieurs décennies, ainsi que les sanitaires sont tous dans un état vétuste et vont être remis aux normes actuelles aussi bien du point de vue technique qu’énergétique. En outre, un nouveau chauffage sera installé puisqu’il n’y en avait pas du tout au moment de l’achat.
Aucune porte ou fenêtre n’est hermétique dans toute la maison, certaines sont même cassées. Ainsi, pendant les travaux de restauration, toutes les portes et fenêtres devront être isolées et entièrement réparées et de nombreux vitrages remplacés.
L’ancienne cage d’escalier exposée a pu être entièrement conservée.
En 2024, tous les travaux de rénovation ont été achevés.
UTILISATION ACTUELLE ET PROJETS FUTURS
Le EUROPEAN HERITAGE PROJECT a pu achever avec succès les travaux de restauration du tribunal de montagne. De grandes parties du bâtiment sont désormais à nouveau accessibles au public. Le rez-de-chaussée est utilisé comme espace commercial, le premier étage comme espace de restauration pour un restaurant haut de gamme.
Le restaurant gastronomique “Berggericht” qui s’y est établi a entre-temps été récompensé à plusieurs reprises, notamment par quatre toques du célèbre guide Gault-Milau, et se classe parmi les trois meilleurs restaurants du Tyrol.
La maison Lackner a également pu être revitalisée. Ainsi, le rez-de-chaussée abrite l’un des bistros les plus appréciés de la ville, ainsi qu’une bijouterie établie de longue date. Les pièces des étages supérieurs sont utilisées à des fins résidentielles.
En outre, le EUROPEAN HERITAGE PROJECT s’est fixé pour objectif d’aider la ville de Kitzbühel à réaménager ensemble la zone piétonne autour de l’église Sainte-Catherine, une fois les coûteux travaux de transformation des deux monuments terminés. Des discussions ont déjà eu lieu à ce sujet. Cette coopération ne doit pas se limiter à une restructuration de la Katharinenplatz. Il s’agit plutôt de revaloriser l’ensemble de la vieille ville et de la protéger en tant que zone particulièrement digne d’être conservée.
Videobeiträge:
Das Restaurant Berggericht öffnet seine Tore in der Kitzbühler Altstadt. Haben Sie Teil an den Feierlichkeiten und machen Sie sich einen ersten Eindruck vom Fine Dining Restaurant im Herzen der Gamsstadt!
Marco Gatterer ist der Küchenchef des Restaurants Berggericht in Kitzbühel. In diesem Interview gibt er einen Einblick in seinen bisherigen Werdegang und erklärt, auf welchen Säulen seine Küchenphilosophie beruht.
Im Restaurant Berggericht in Kitzbühel sind Heinz Hanner und Marco Gatterer für die Umsetzung des Konzepts “Zurück in die Zukunft – Gerichte mit Geschichte” verantwortlich. Hier gewähren Sie einen Einblick hinter die Kulissen des Fine Dining Restaurants, das Peter Löw im Rahmen seines European Heritage Projects in der Altstadt betreibt.
Heinz Hanner blickt auf mehr als 40 Jahre Gastronomieerfahrung zurück. In der Kitzbühler Altstadt betreibt er nun in Zusammenarbeit mit dem European Heritage Project von Peter Löw das Fine Dining Restaurant Berggericht.