Après un sommeil profond, le réveil lent et doux du château de Frankenberg a enfin commencé.
Dans un paysage paisible du sud-ouest du Steigerwald, en Franconie centrale, en Bavière, le château de Frankenberg couronne le sommet du Herrschaftsberg avec ses tours médiévales flanquées de vignobles escarpés, qui se dressent au sommet de collines légèrement incurvées. En plus d’une surface viticole de 30 hectares – qui en fait le plus grand domaine viticole de la région – les 130 hectares du domaine du château sont constitués de forêts, de terres cultivables, de vergers et d’un Meierei, une ferme historique située au pied du versant.
Ayant été sous la domination de la célèbre famille chevaleresque von Hutten pendant plus de 250 ans, et une histoire territoriale remontant à 1254, le monument est un des plus importants témoins de la vie chevaleresque franconienne.
Ayant été au centre des conflits religieux des 16ème et 17ème siècles, la frontière religieuse, qui sépare les protestants des catholiques, traverse aujourd’hui encore le domaine de Frankenberg. Avec Ulrich von Hutten comme membre le plus remarquable de la famille noble, Frankenberg incarne avec brio l’esprit de la Réforme, les idéaux humanistes de la Renaissance et la culture allemande. Ulrich était à l’origine chef des chevaliers impériaux, il était poète, érudit et éditeur, mais devint plus tard un réformateur avide, ami et allié de Martin Luther, et un adversaire zélé tant pour le pape que pour l’empereur.
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Entre 2014 et 2016, le EUROPEAN HERITAGE PROJECT d’acquisition par étapes du château, des domaines voisins et de la ferme a commencé. Avant cela, le château a mené une existence misérable pendant des décennies. C’est surtout la fragile maçonnerie de calcaire sablonneux, qui exige un entretien régulier, qui a énormément souffert de la négligence des deux dernières générations de seigneurs propriétaires. L’ensemble du parc immobilier du château a subi d’importantes pertes, sans parler de la ruine de la ferme laitière qui est restée en veilleuse pendant un siècle entier.
Après un sommeil profond, le réveil lent et doux du château de Frankenberg a enfin commencé. Un objectif intermédiaire crucial a déjà été atteint : après plus de 200 ans Frankenberg produit du vin de manière autonome, en utilisant des cépages autochtones et classiques pour la viticulture naturelle et la vinification artisanale.
SITUATION AU MOMENT L’ACHAT
La faillite personnelle du baron Carl von Lerchenfeld en 2006 a mis fin à plus de 700 ans d’histoire pour le château Frankenberg en tant que résidence noble. Le château et les 100 hectares de domaine passèrent alors aux mains de l’État pour être finalement repris par le pionnier du recyclage, Roland Belz, en 2008. Belz avait des idées ambitieuses pour sa « Propriété Agricole Frankenberg » ; ainsi il souhaitait transformer château et ferme, c’est à dire la ferme laitière avoisinante, en hôtel et espace de détente. Son plus grand souhait était de faire de Frankenberg un lieu où l’on pourrait se retirer et ralentir consciemment son train de vie. Malheureusement, le nouveau propriétaire de Frankenberg décéda avant de réaliser ses projets, tout juste trois ans après le rachat.
En 2014 le EUROPEAN HERITAGE PROJECT a pu faire l’acquisition du château Frankenberg et des terres avoisinantes, puis, en 2016, celle de la vieille ferme laitière au pied du Herrschaftsberg ainsi que le rachat des terres agricoles cédées auparavant. Tout ceci avec l’intention manifeste de restaurer au plus vite château et cour de ferme, de faire revivre les sols et les cépages des vignobles locaux et de ramener à Frankenberg le savoir-faire viticole.
DOMAINE: DES CHIFFRES ET DES DONNÉES
Le château Frankenberg se trouve dans la circonscription de Weigenheim en Moyenne Franconie entre Würzburg et Nuremberg, sur le plateau de la partie sud de la forêt de Steigerwald. Le château culmine à une altitude de 498 mètres au sommet du mont Herrschaftsberg.
D’un point de vue œnologique en particulier, il est bon de préciser que le domaine fait partie de la plaque du Trias Supérieur, un petit miracle géologique qui a pu se former grâce à des failles dans les plaques tectoniques pendant quelques 220 millions d’années. Le Trias Supérieur se distingue par différentes roches et sa composition est unique au monde. Composé de roches glaiseuses, sélénites, calcaires, silico-calcaires et de pierres marneuses, il représente la caractéristique marquante qui donne sa minéralité distincte mais aussi inhabituelle aux vins de la région. Tout le domaine de Frankenberg s’étend sur une surface d’environ 130 hectares. Auxquels s’ajoutent désormais plus de 30 hectares de vignes comprenant quatre vignobles distincts : Louisenberg, Wolfsgrube, Hölle et Waschbuck, des forêts, des vergers et d’autres surfaces agricoles. Comme la majorité du domaine est composée de surfaces agricoles, il est prévu de continuer de racheter des surfaces et d‘échanger des parcelles avoisinantes afin d’obtenir un domaine d’un seul tenant. Sur les terres se trouvent deux bâtiments distincts : le château avec une superficie totale de XX m2 et une superficie exploitable de près de 6.000 m2 composée du château principal, d’une cour basse et d’un bâtiment administratif ainsi que de la ferme laitière avec une superficie exploitable d’environ 8.000 m2.
HISTOIRE
Du 12ème au 14ème siècle : Frankenberg, un camp de base stratégique et le lieu de nombreuses luttes de pouvoir
Comme de nombreuses parties de la Franconie, Frankenberg a connu de nombreuses fragmentations territoriales et ressemble pour ainsi dire à un patchwork comme c’est rarement encore visible dans son intégralité de nos jours. Marquée par des revendications hégémoniques et des luttes de pouvoir entre de nombreux micro-états, chevaleries d’Empire et principautés épiscopales, elle connut un phénomène plus agitateur que source de calme et d’ordre, très présent en Allemagne Centrale, qui donna lieu à une fragmentation géopolitique. Le château Frankenberg, à l’origine connu sous le nom de Château fort Vorderfrankenberg (« Château fort Frankenberg Avant ») avait un ancêtre installé sur les mêmes terres que le Château fort Hinterfrankenberg (« Château fort Frankenberg Arrière ») et qui se révéla plus tard être un adversaire politique local. C’est ainsi que les ruines du château fort Hinterfrankenberg plus tardif, qui se trouvent aujourd’hui encore au nord-ouest du château, forment le château fort Frankenberg « d’origine ».
Déjà à l’époque des Carolingiens se trouvait une fortification sur la Chaise de la Sorcière située à 500 mètres à l’est et qui date probablement du 7ème siècle.
Des vestiges de la Chaise de la Sorcière, sous la forme de deux marches d’escalier, se trouvent encore aujourd’hui dans le domaine forestier de Frankenberg. Aux alentours de 1166, on construisit le Château fort Hinterfrankenberg, sorte de refuge qui fut sans doute détruit par l’Empereur Frédéric Barberousse (1122–1190). Ses ruines furent recouvertes par le Château fort Probsteiwald aujourd’hui détruit. Des vestiges de la double tour, un puits ainsi qu’un mur se trouvent aujourd’hui encore sur le plateau. Konrad von Querfurt (1160-1202), l’évêque de Würzburg le construisit à l’époque en 4 parties vers 1200 avec 2 châteaux principaux et 2 cours basses et il fut évoqué pour la première en tant que « castrum », un lieu fortifié.
En 1254 le burggrave Konrad 1er von Nuremberg (1186-1260/61) de la dynastie des Hohenzollern fit construire le château fort Vorderfrankenberg en-deça du château fort Hinterfrankenberg et en fit un château de contre-offensive en raison de luttes de pouvoirs.
En 1271, le 14ème Grand-Maître de l’Ordre Teutonique, Gottfried von Hohenlohe (1265 – 1309), un parent du burggrave de Nuremberg, fut nommé protecteur du château fort Hinterfrankenberg. Par là même, on lui accorda les forêts avoisinantes ainsi que leur exploitation, ce qui lui garantissait un profit supplémentaire non négligeable. En outre, l’évêque Manegold von Neuenburg de Würzburg (†1303) donna le château fort Vorderfrankenberg aux frères von Seinsheim qui y vivaient déjà afin de garder un œil
sur le domaine très disputé autour des monts Herrschaftsberg et Scheinberg. En 1290, le prince-évêque Manegold céda le château fort au doyen du chapitre Henri II von Wechmar (†1309). Ensuite le château fort tomba en déclin et fut déclaré vétuste en 1344. C’est pourquoi tous les doyens du chapitre furent contraints de payer 40 florins pour l’entretien du château fort. On collecta 800 florins, ce qui représente aujourd’hui la somme de 280.000 €.
15ème et 16ème siècle : sous le signe de la Réforme — les guerres des Margraves et l’arrivée de la dynastie von Hutten
Pendant la première guerre des margraves des années 1450/1451, une querelle entre le margrave Albert von Brandenbourg-Ansbach (1414-1486) et la ville impériale de Nuremberg, le château fort fut lourdement endommagé puis également brûlé en 1462 par Sigismund von Schwarzenberg (1430-1502). Entre 1481 et 1488, le château fort fut reconstruit par le doyen de chapitre et vicaire général Kilian von Bibra (1425-1494).
À l’occasion du contrat appelé « Blaubeurer », Ulrich Lorenz von Hutten (1493-1531), le cousin éponyme moins connu que le philosophe humaniste, chevalier impérial et fervent allié révolté de la Réforme Ulrich von Hutten (1488-1523), fut condamné à payer la coquette somme de 27.000 Florins en expiation d’un meurtre.
Ainsi la mort du frère aîné d’Ulrich, Johann (1486-1515) rétribuera l’expiation d’un meurtre alors qu’il fut tué de son côté par le duc Ulrich von Württemberg (1487-1523). Ce qui poussa le duc Ulrich à tuer Johann reste jusqu’ici un mystère.
Un premier paiement partiel se fit en 1520 avec lequel la famille von Hutten fit l’acquisition du château Frankenberg sur le flanc ouest du mont Steigerwald. Le château fut habité par le chevalier Louis le Jeune Hutten (1493–1548), le premier de la lignée de la famille de nobles des Frankenberg. Louis fit ajouter les ailes sud et est de style Renaissance, lesquelles s’élèvent sur deux étages comme on peut encore l’admirer aujourd’hui au château fort, ainsi que les douves tout autour du château et un rempart aujourd’hui disparu. De même l’arche et la porte de bois ont été ajoutés à cette époque. En 1529, les portes est et ouest ainsi que certaines parties de l’aile sud furent construites. Il s’en suivit la construction de grandes caves voûtées, du chemin de ronde, des escaliers, des murs intérieurs, des portails et des fenêtres. Mais Louis laissa à sa mort en 1548 un château encore inachevé.
Une deuxième phase de construction fut entamée en 1550 à l’initiative de Konrad von Hutten (1522-1556) et vit l’ajout de l’aile nord avec une tour à escalier et son cachot. C’est en mars 1554 que le margrave Albert II Alcibiades von Brandenburg-Kulmbach (1522-1557) détruisit le château fort avoisinant Hinterfrankenberg qui tombait en ruine. Tout juste un mois plus tard, le château fort Hohenlandsberg à proximité fut conquis pour être ensuite détruit. Le fait que le château fort Vorderfrankenberg fut épargné durant la deuxième guerre des Margraves (1552 – 1554) semble être un tour de force stratégique de la part de Konrad von Hutten. Pendant la guerre des Margraves qui résulta de l’insurrection des princes durant laquelle les princes protestants se sont battus pour la liberté de religion, le Margrave Albert put dans un premier temps s’imposer contre les Hochstifts de Bamberg et Würzburg et contre les deux villes impériales de Nuremberg et Schweinfurt. Albert voulant donner à la dynastie Brandenburg-Kulmbach une position de suprématie en Franconie fut cependant battu par une large coalition adverse de princes catholiques. À la fin de la guerre, Konrad von Hutten put reprendre les travaux à son château jusqu’à sa mort à l’été 1554. Comme la lignée des Frankenberg s’éteignit à la mort de Konrad, il s’en suivit de longues et pénibles querelles avec le Margrave von Ansbach pour le fief. Après onze ans de querelles, on en conclut que la lignée des Birkenfeld serait vainqueur sur celle des von Hutten.
En 1568, la famille Ansbach et le Hochstift de Würzburg décidèrent ensemble que le château serait cédé aux deux frères Georges Louis (1545-1613) et Bernard (1546-1613) von Hutten. À la suite de quoi le frère aîné Georges Louis reçut le château Birkenfeld, le siège de la lignée des Birkenfeld à Haßberge en Basse Franconie tandis que le château Frankenberg reviendrait en nouveau gain à Bernard. Bernard finit les travaux de la structure de base au château en 1570 environ, y compris les trois tours comme on peut les admirer de nos jours. En outre, entre 1592 et 1593, une cour basse fut construite qui devait délimiter Frankenberg à l’est jusqu’à la montagne.
17ème siècle : confiscation et destruction, ou comment Frankenberg joua les balles de ping-pong du mouvement de la Contre-Réforme et de la Guerre de Trente Ans
Les von Hutten habitèrent le château Frankenberg jusqu’à l’extinction de la lignée des Birkenfeld en 1783. Cependant la régence des von Hutten sur le château Frankenberg pendant plus de 250 ans fut interrompue pendant un court moment alors qu’un commissaire impérial le confisqua le 20.10.1630. La dynastie des von Hutten était alors accusée de haute trahison. On reprochait ainsi à Wolfgang Albrecht von Hutten (1599-1626), un officier tombé dans une bataille en Hongrie d’avoir agi contre l’Empereur et le Saint Empire Romain Germanique. Lors d’un conseil à Linz un moins plus tard, on signa un contrat entre l’Empereur Ferdinand II (1578-1637) et le Prince-Évêque Philipp Adolf von Ehrenberg de Würzburg (1583-1631) dans lequel était stipulé que l’Empereur laissait au Prince-Évêque son droit de cassation. Philipp Adolf von Ehrenberg agit alors avec une poigne de fer et peu de scrupules contre tous les sympathisants de la Réforme, prétendus hérétiques et sorcières. Il était co-initiateur de la Contre-Réforme qui se tint dès 1631 dans le Saint Empire Romain Germanique. Mais c’est surtout de par sa chasse aux sorcières particulièrement sanglante, une mesure de « Recatholisation » qu’il fit preuve de son manque de pitié. En tant que principal responsable de la vague de chasse aux sorcières sans pareille dans le Hochstift de Würzburg entre 1626 et 1630, le Prince-Évêque organisa 42 buchers où dans la seule ville de Würzburg au moins 219 personnes furent exécutées. Sous sa régence, les exécutions s’élevèrent à bien plus de 900 dans tout le Hochstift. Un chiffre non négligeable qui indique son caractère arbitraire. Ainsi, même les enfants furent brulés vifs, en particulier les enfants aveugles car ils étaient accusés d’être possédés par le diable. En 1630, la Chambre Impériale, qui était à l’époque à la fois Haut Conseil et Haut Tribunal de l’Empire, dut intervenir pour empêcher d’autres exécutions.
Selon les historiens aujourd’hui, Würzburg était avec Bamberg un haut lieu de la chasse aux sorcières car on y tua un dixième de la population totale, ce qui n’eut de pareil nulle part ailleurs en Europe centrale.
Après la mort de Ehrenberg, la Contre-Réforme suivit son cours au Hochstift de Würzburg dirigé par le Prince-Évêque Franz von Hatzfeld (1595 – 1642) nouvellement nommé. Le but étant de ramener les princes au catholicisme, puisque cela leur assurait une suprématie politique et religieuse. Depuis la paix religieuse augsbourgeoise de 1555, le principe de base de « cuius regio, illius religio » prévalait dans tout l’Empire. Celui-ci imposait aux sujets liés par la servitude d’adopter la religion de leur seigneur. Un reste de cette maxime réside dans la frontière confessionnelle qui sépare la zone catholique de celle protestante et qui passe au milieu des terres de Frankenberg.
En 1632, la suprématie spirituelle directe du Hochsitz de Würzburg sur Frankenberg prit fin et le château fort eut le droit d’être administré par la famille des von Hutten ce qu’un décret entérina à l’hiver 1639/1640. Mais cette époque fut malgré tout marquée par de nombreux conflits au sein mais aussi à l’extérieur du Saint Empire Romain Germanique. Et Frankenberg subit lui aussi de plein fouet la Guerre de Trente Ans (1618 – 1648) qui était déjà devenue bien plus qu’une simple guerre de religion. L’été 1645 fut marqué par l’assaut et le pillage du château par les écuyers de Weimar, fidèles de la ligue protestante. Il est intéressant de noter que cet événement s’est déroulé malgré le fait que la famille von Hutten s’était déclarée fidèle adepte de la cause réformiste et que les frères von Hutten avaient combattu du côté protestant dès le début. Ces événements prouvent d’autant plus que des pillages arbitraires avaient remplacé depuis longtemps les campagnes militaires orchestrées au nom de la religion. Les soldats ennemis pillèrent tout ce qui avait de la valeur et le propriétaire Veit Ludwig von Hutten (1596-1655), comme il l’a d’ailleurs lui-même noté plus tard, expliqua que « même pas le moindre petit anneau n’était resté sur place ». Ils détruisirent également sans pitié ni merci la ferme laitière au pied du mont Herrschaftsberg, citée dans des registres pour la première fois en 1429, et dépouillèrent les habitants du château de leur revenu. Pendant près de 300 ans, la ferme avait une grande importance pour l’agriculture car entre 1556 et 1848, lui appartenait une superficie de plus de 300 hectares qui se répartissaient principalement en terres cultivées, friches et prairies de moutons.
17ème et 18ème siècle : périodes de paix et de croissance, temps fort pour Frankenberg sous la régence des von Hutten
À la fin de la guerre de Trente Ans, Frankenberg mit environ un demi-siècle pour se remettre des contrecoups économiques et structurels de la guerre.
C’est dans ce contexte que la famille von Hutten, résidant alors au château fort Vorderfranken chercha à acheter en 1674 le château fort en ruines Hinterfranken puis à nouveau en 1719 pour l’exploitation de la carrière.
Le début du 18ème siècle devait amener au domaine une nouvelle phase aussi bien économique qu’architecturale, quand Frankenberg passa aux mains du Rittmeister Johann Friedrich von Hutten (1666-1716) par héritage. C’est ainsi qu’il fit reconstruire en 1704 à l’initiative de sa femme Eva Juliana (1656 – 1700) la ferme laitière qui avait garanti l’autonomie de Frankenberg pendant plus de deux cents ans pour former à nouveau la liaison naturelle entre château et ferme. C’était surtout nécessaire puisque la ferme avait été de nouveau détruite en grande partie lors d‘un incendie en 1702.
En outre, il avait l’intention de donner à Frankenberg une quatrième aile et avait engagé à ces fins l’architecte de la Cour Johann Friedrich Dientzendorfer. Ces projets ne virent cependant jamais le jour. Les propriétaires du château purent cependant rénover l’intérieur du château et ajouter 50 fenêtres de style baroque. C’est ainsi que furent agrémentés de moulures en stuc les salons du rez-de-chaussée de l’aile sud ainsi que des pièces de la tour sud.
De même, du point de vue agricole, le 18ème siècle amena du renouveau puisqu’on s’est alors concentré sur la production du vin. Sur les près de 300 hectares de superficie agricole que comptait Frankenberg, seule une petite partie était à cette époque couverte de vignobles mais cette partie devait gagner en importance au fil du temps. Cela peut s’expliquer par le fait que la superficie des vignobles a extrêmement varié au cours des 500 dernières années. Ainsi le vignoble s’élevait en 1530 à 1,4 hectares contre 5 hectares en 1623 pour se voir doubler d’ici 1783 en atteignant bien plus de 10 hectares ce qui était énorme pour l’époque.
Il est intéressant de noter qu’à Frankenberg, Bernhard Friedrich von Hutten (1675-1728) s’était activement appliqué à en améliorer la qualité.
On se spécialisa dès lors dans le choix de cépages de grande qualité et s’engagea à améliorer la production. C’est ainsi qu’entre 1736 et 1748, en plus des vins rouges, on planta des muscats, rieslings et des pinots. Pour cela on utilisa les vignobles de Louisenberg, Wolfsgrube et Wallberg. Le rendement s’élevait alors à 10 hectolitres par hectare en moyenne. On voit ici nettement que la production de vin était déjà à cette époque coûteuse et laborieuse, surtout si l’on considère les mauvaises récoltes qui étaient fréquentes. Les vins de Frankenberg étaient très appréciés et exportés en partie jusqu’à Hambourg. En 1719, 1738 et 1748, on transporta par exemple 1040 bouteilles de Frankenberg à Hambourg.
Les dernières rénovations du château sous la régence de la famille von Hutten eurent lieu en 1753 avec la construction du pont en pierres au-dessus des douves puis celle du bâtiment administratif baroque que Johann Phillip Friedrich von Hutten (1711 – 1783) ordonna en 1759.
La famille von Hutten réussit durant leur régence à Frankenberg pendant plus de 250 ans à créer une chevalerie plutôt fermée en Franconie et à asseoir ainsi sa suprématie et son importance. Jusqu’en 1783, la régence sur Frankenberg jouissait de son rôle de haute juridiction, ce dont font preuve encore de nos jours les caves voûtées encore bien conservées avec leur couloir de cellules qui servait sans doute de salle des tortures. Entre autres, les « quatre réprimandes », ce qui signifie meurtre, vol, incendie et délits sexuels étaient jugés par cette haute juridiction. Outre ces graves délits, la cour centrale, constituée d’échevins et de son président jugeait des vols aggravés, rixes, braconnage mais surtout les délits sexuels souvent rentables financièrement puisque fréquents. Les crimes graves jugés à Frankenberg se soldaient souvent par la peine capitale sur la place de Ippesheim. Il s’agissait là de spectacles publics mis en scène pour attirer souvent plus de 6.000 spectateurs. C’est ainsi que pour l’exécution d’une empoisonneuse en 1739, même les toits ont été découverts pour permettre une meilleure vue aux spectateurs. Les sources bien qu’incomplètes parlent de sept exécutions entre 1597 et 1752 pour des faits de vol, meurtre, sodomie, recel et braconnage. Le recours à la torture au cours du procès était fréquent jusqu’au 18ème siècle.
Les verdicts étaient très différents. Dans certains cas, les accusés étaient condamnés à mort, comme dans le cas du braconnier Jakob Brehm en 1752.
Il est important de souligner que, à des fins de dissuasion, on avait suspendu son corps et l’avait laissé se décomposer jusqu’à ce que son cadavre se détache de lui-même au bout de neuf années, selon certaines sources. D’autres braconniers connurent des destins plus cléments puisqu’ils furent en général condamnés à des peines de travaux forcés dans les fortifications du château. Depuis le 17ème siècle et pour des raisons financières, les peines ont souvent été transformées en amendes. Outre l’intérêt financier, l’aspect prestigieux de la haute juridiction était ici primordial.
De la fin du 18ème siècle à 2006 : un lent processus de délabrement
En 1783, la régence de la dynastie von Hutten, dont le caveau se trouve dans l’église de la commune de Reusch au sud-est, toucha à sa fin. À la mort de Johann Phillip Friedrich von Hutten qui n’avait pas de descendance, le domaine seigneurial de Frankenberg tomba aux mains de la famille von Poellnitz après de longues querelles d’héritage. On peut supposer qu’il s’agit ici dès le début d’un complot qui exclut tous les parents et descendants indirects de Johann Phillip Friedrich comme par exemple les filles de sa sœur Elisabeth Juliana Martha. Il en va du moins ainsi dans un document daté du 25 décembre 1772 dans lequel est stipulé que le Margrave Alexander von Brandenburg -Ansbach-Bayreuth (1736-1806) avait légué en cadeau Frankenberg à son proche fidèle et trésorier Ludwig Karl von Pöllnitz (1758–1826) de façon inofficielle déjà à cette époque, soit onze ans avant sa mort. Il s’avéra rapidement pour von Pöllnitz que la possession du château était plus une charge qu’une aubaine. En effet, le bâtiment était une ruine, les cours de ferme pillées de tout mobilier et les vignobles étaient laissés à l’abandon. Ce qui poussa la famille von Pöllnitz à se déclarer en faillite en 1814.
Les pourparlers sous la surveillance du gouvernement royal de la circonscription d’Ansbach ont cependant permis à la famille von Pöllnitz de conserver Frankenberg puisqu’il jouissait des faveurs du Margrave von Brandenburg-Ansbach-Bayreuth. Entre 1803 et 1806 von Pöllnitz loua les surfaces exploitables du domaine du château et put ainsi rassembler les fonds pour le rachat. Dès 1811, il fit transporter les restes en ruines et exploita la carrière. Cette situation économique difficile durant la première moitié du 19ème siècle se refléta également dans les vignobles. C’est ainsi qu’il ne restait plus qu’un demi hectare sur les 10 hectares de vignes d’auparavant. L’aspect et le rôle de Frankenberg devaient encore en prendre un coup quand en 1848 la juridiction fut annulée.
C’est ainsi qu’après 1848, le titre de domaine seigneurial de Frankenberg ne se rapportait plus qu’à l’exploitation forestière et agricole.
La famille von Pöllnitz resta cependant en possession de Frankenberg jusqu’à l’extinction de la lignée lors du décès de la baronne Marimathilde von Pöllnitz (1898-1971). Par la suite les seigneurs von Lerchenfeld, dans la plus stricte tradition noble bavaroise devinrent les nouveaux propriétaires du château.
INFORMATIONS PRÉCIEUSES ET CURIEUSES
Contes et légendes autour du château Frankenberg
Tout comme les vignes locales et les mûriers sauvages des forêts avoisinantes, les légendes et contes populaires abondent autour de la ferme laitière. Ainsi raconte-t-on qu’une fermière sans enfant aurait reçu une racine magique, une mandragore de la part d’une sirène dans le lac Schäfersee non loin de là. De cette mandragore est née une jeune fille que la fermière prénomma Juliana. Mais la propriétaire de Frankenberg, elle aussi sans enfant, réclama l’enfant. Alors que la jeune Juliana devait prendre un chevalier pour époux, la vieille fermière vint au château fort et pria de pouvoir au moins assister au mariage de son seul enfant ; mais indigné par le comportement de la vieille dame, le chevalier la frappa. En expiation de son méfait, il fut condamné à partir pour Jérusalem y chercher le temple sacré. Mais le chevalier ne revint jamais. Et c’est ainsi que Juliana, accablée de chagrin, décida de retourner sur les lieux de ses origines, la ferme qu’on lui avait léguée au pied du Herrschaftsberg, la ferme laitière actuelle.
En outre, une croix installée près des trois épicéas au Schäfersee que l’on peut distinguer depuis l’angle sud-est de la ferme laitière depuis 1319, est censée commémorer trois bergers qui auraient subi un destin tragique à cet endroit alors qu’ils furent surpris par une tempête et foudroyés.
Deux autres légendes bien plus monstrueuses racontent que trois enfants de la famille von Seckendorff qui administrait le château fort Vorderfrankenberg entre 1390 et 1423 furent attaqués par une meute de loups dans la forêt avoisinante. Alors qu’une troupe d’hommes armés cherchait les enfants, on raconte qu’ils auraient trouvés leurs corps en lambeaux près de Scheinberg. Leurs os auraient alors ressemblé à ceux des trois bergers de l’histoire précédente qui sont enterrés près des trois épicéas. Un autre événement qui se serait passé près de la chaise des sorcières dans la forêt avoisinante raconte une légende encore plus sombre.
Une jeune femme du Moyen-Âge, la fille d’un prêcheur de la ville voisine, se serait régulièrement assise sur des ruines en pierres, y aurait coiffé ses cheveux d’or et chanté. Ses chants et sa grâce, comme le raconte la légende, auraient ensorcelé les hommes égarés dans la forêt et les auraient rendus fous. Elle fut rapidement accusée de sorcellerie et brûlée vive sur le bucher installé sur les piliers de Louise juste à côté de la chaise des sorcières.
Au début du 19ème siècle, Pasteur Schmitt zu Weigenheim a propagé beaucoup de ces légendes qui se seraient déroulées autour du domaine Frankenberg. On ne sait pas s’il s’agissait là d’un souhait de divertir ou bien d’encourager la piété de la communauté. On peut cependant supposer la sécularisation et médiatisation instaurées par Napoléon en 1802 et qui ont reconnu la région de Franconie au tout jeune royaume de Bavière, ont alimenté le sentiment d’insécurité du peuple. D’un côté la propagation de légendes dans le but de promouvoir l’enracinement régional voire local, d’un autre certains prêtres, de quelque confession que ce soit, ont fait leur possible pour que leurs messes restent très fréquentées de peur que leur communauté ne se réduise et que leurs lieux de culte ne ferment. Il est difficile de dire la véritable raison de la propagation de tels contes populaires ou bien d’où elles viennent. Une chose est sûre cependant : elles soulignent la magie toute particulière de cet endroit où le temps semble s’être suspendu et en ont fait une sorte de mythe.
Un parc à l’anglaise digne du romantisme
Le caveau du deuxième propriétaire du château de la dynastie des von Pöllnitz, Karl Friedrich von Pöllnitz Frankenberg (1758-1826) se trouve non loin du château et du cimetière près du plateau du mont Scheinberg à 499 mètres d’altitude, soit le point le plus haut de la forêt de Steigerwald. Dans l’esprit de Jean-Jacques Rousseau, fervent défenseur de la réforme sociale et du lien avec la nature, si chers à Karl Friedrich, la tombe se trouve sur une « île-Rousseau », à l’image de l’enterrement de Jean-Jacques Rousseau sur l’île des Peupliers, au milieu d’un petit lac de forêt. Ce qui peut sembler exceptionnel de nos jours était à l’époque du romantisme une forme d’enterrement inhabituelle puisqu’il s’agissait de faux cimetières qui servaient juste d’éléments décoratifs dans les jardins à l’anglaise pour donner l’impression de solitude et souligner le caractère éphémère de la vie.
On peut voir que le propriétaire Karl Friedrich avait un faible pour l’architecture paysagère dans ses efforts de créer un paysage idyllique, digne d’un parc à l’image des jardins à l’Anglaise dans la forêt avoisinante, balançoires et autres gadgets inclus.
Un stand de tir oublié de l’époque de la République de Weimar
De vieux autochtones murmurèrent longtemps que dans la forêt de Frankenberg « Kugelbahn », se trouvait un vieux stand de tir remontant à l’époque de la République de Weimar. À l’époque de la révolution bavaroise au cours de laquelle s’établit à Munich une république des conseils au printemps 1919, des paramilitaires s’organisèrent un peu partout, poussés par la Contre-République Hoffmann qui avait fui vers Bamberg. Sous la pression des puissances victorieuses à l’issue de la 1ère guerre mondiale, ces milices paramilitaires furent désarmées.
On installa apparemment un lieu d’entrainement pour ces milices à Frankenberg, qui était à ce moment entre les mains de Theodor von Pöllnitz (1869-1945). Dès le milieu des années 1920, s’entrainèrent des unités des « casques d’acier », une organisation de combattants du front, définitivement nationaliste allemande et sans contestation antidémocratique. Cette organisation des « casques d’acier », membre de l’opposition nationale, d’un côté faisait face aux divisions fascistes des Sturmabteilungs hitlériennes et de l’autre soutenait entièrement la prise de pouvoir d’Hitler, comme le montre l’union du front de Harzburg en 1929. En juillet 1933, les casques d’acier furent ensuite intégrés à la Sturmabteilung. On peut s’imaginer que les habitants des villages voisins étaient au courant de ce qui se passait dans la forêt de Frankenberg et le toléraient, mais le concept même de nationalisme ou de sympathisants de mouvements de droite restait pour la simple population encore abstrait. Il est cependant indiscutable que la plupart d’entre eux étaient contre le « Dictat de Versailles », le traité de paix de Versailles. En particulier la Bavière, la soi-disant « cellule ordonnée » d’Allemagne était particulièrement antirépublicaine et pas réfractaire à l’idée d’un recours à la force dans les conflits politiques. Suite à la prise du pouvoir par Hitler en 1933, il semble que le stand de tir soit resté inutilisé, sans doute parce qu’il n’était plus nécessaire de se cacher. La nature reprit alors peu à peu ses droits dans une trouée de la forêt de « Kugelbahn » ce qui explique que toute trace de cet ancien stand de tir ait disparu de nos jours. On tira à nouveau à balles réelles en 1945 quand les troupes américaines tombèrent sur une poche de résistance allemande.
ARCHITECTURE
Domaine du château
Celui qu’on appela aussi domaine seigneurial et plus connu sous sa forme actuelle sous le nom de Château Frankenberg, devait être transformé au cours du temps en domaine complet de la même taille que le château à quatre ailes qu’on connut sous le nom de château fort Vorderfrankenberg, mais ces projets ne virent pas tous le jour. L’aile nord et une partie de l’aile ouest furent victime des flammes et offrent encore aujourd’hui une vue imprenable sur les plaines de Gau d’Ochesenfurt et d’Uffenheim. De nos jours, le château Frankenberg construit en briques silico-calcaire est composé d’un château principal avec ses trois ailes ouest/sud/est, bien que depuis la cour du château, on puisse encore trouver au nord les ruines du château fort Vorderfrankenberg.
Au sud-ouest, sud et nord-est, on trouve trois tours rondes tandis que le long des murs extérieurs du château se trouvent les anciens jardins des remparts. En retournant sur ses pas, un pont en pierre au-dessus des douves mène dans l’aile ouest de la porte principale du château en bois massif faite de demis troncs d’arbres jusqu’au parvis.
Sur le domaine du château fort Hinterfrankenberg se trouvent un jardin ouvert au public, des parties d’un arboretum et un cimetière privé des barons von Pöllnitz et d’autres personnes qui étaient liées au château Frankenberg. Il n’est malheureusement pas précisé quand le monoptère classique situé dans le cimetière fut installé. D’après le style utilisé, on peut en déduire que le monument remonte aux années 1790.
Passage du gothique à la Renaissance
Le château fort Vorderfrankenberg, disposant à l’origine de quatre ailes, et sous cette forme sous la régence de Nuremberg en 1254 fut agrémenté d’une aile de deux étages au sud et à l’est en 1526 par Louis le Jeune Hutten dans le style de la Renaissance. On ajouta des douves et un rempart tout autour du château fort. Pour cela Louis engagea l’architecte de Bamberg Hans von Pfortzen. De même, l’arche fut entièrement rénovée à cette époque et la porte massive en bois que l’on peut encore admirer aujourd’hui fut ajoutée. Cela
laisse à supposer que les travaux furent alors achevés en 1528 puisque la tour sud porte encore une épigraphe avec les armoiries des von Hutten indiquant l’année 1528 sur la corniche supérieure, un signe que l’on apposait généralement pour annoncer la fin des travaux.
En 1529 un nouvel architecte s’occupa du château Frankenberg, en la personne du tailleur de pierre Endres Lutz. Lutz devait ériger tous les murs intérieurs du nouveau bâtiment, y compris les portes est et ouest dont les délimitations extérieures avaient déjà été préparées par son prédécesseur. En outre, Lutz construisit les parties du mur extérieur de l’aile sud, la grande cave voûtée, des parties du chemin de ronde, des escaliers, des cloisons, des portes ainsi que des fenêtres. En 1530, il ajouta guérite et écuries. S’en suivirent des travaux de charpenterie dans les toits et les tours tout comme la construction de murs en poutres apparentes dont on peut encore voir quelques éléments dans l’aile sud.
Il est intéressant de noter que d’après les plans de construction, les travaux rappelaient le style Renaissance, mais du point de vue statique de la maçonnerie, surtout dans le cas de la charpente volumineuse, on travailla selon les méthodes du gothique tardif. Les deux tours donnant sur le sud avec leurs pignons transversaux caractéristiques de la Renaissance furent en fait recouvertes avec des toits à huit pans après 1542. Cependant, ces travaux de parachèvement prirent momentanément fin à la mort de Louis en 1548.
Parachèvement du château et création d’une cour basse
Une deuxième phase de travaux fut lancée par Konrad von Hutten en 1550 et finalisée en 1554. Pendant cette phase, l’aile est vit le jour avec une tour à escalier extérieure en colimaçon et des cachots qui furent installés dans les caves voûtées.
En 1570, le nouveau propriétaire Bernhard von Hutten finit les travaux structurels du château comme on peut l’admirer tel qu’il est aujourd’hui, y compris ses trois tours. Bernhard, contrairement à ses prédécesseurs, n’avait pas pour but d’achever la construction telle qu’elle avait été prévue auparavant. Par contre, il opta en 1592 pour la construction d’une cour basse, de deux tours bordées d’un porche et de chevrons qui devaient délimiter Vorderfrankenberg à l’est jusqu’à la montagne. La construction de la nouvelle cour basse fut achevée en à peine deux ans.
La porte au sud de la cour basse se trouvait dans un état de délabrement tragique au début de 1925. Une fissure verticale parcourait la face sud vers la vallée et c’est ainsi qu’elle s’effondra la même année. La tour put cependant être reconstruite entre 1998 et 2011.
Arrivée du baroque et construction d’un nouveau bâtiment d’administration
En 1693, une partie du mur d’enceinte effondré ainsi que la tour nord endommagée à proximité furent réparés, cependant sans les pignons Renaissance puisque le matériau délabré fut utilisé pour remplir les interstices de la maçonnerie endommagée. Même la forme du toit ainsi que la charpente furent adaptées au style baroque contemporain de l’époque. On surmonta ainsi la tour d‘une toiture dite « à l’impériale » ou en forme de bulbe et un plafond de poutres remplaçait dès lors les plafonds de poutres entrecroisées du 16ème siècle comme on peut les voir dans les deux autres tours du château.
Johann Friedrich von Hutten commanda en 1707 et 1708 un aménagement contemporain de l’intérieur du château Frankenberg. On reconnaît encore aujourd’hui deux styles de fenêtres installées au château. D’un côté on peut distinguer des fenêtres murées dans l’aile ouest de style gothique tandis que la plupart des autres fenêtres datent du 18ème siècle. Celles-ci furent agrandies à grands frais durant
les rénovations et aménagées de constructions de fenêtres et de vitres faites main de style baroque. En outre, deux cheminées agrémentées de magnifiques « scagliola » furent produites selon les plans préliminaires du maître charpentier de Würzburg, Johann Michael Gerst. De plus, dans différents salons du rez-de-chaussée de l’aile sud ainsi que dans les pièces de la tour sud, des stucs au-dessus des portes furent produits et installés par le plâtrier spécialiste des stucs Domenico Tiny. Les travaux de Tiny qui contribuèrent grandement à l’aspect général du décor grandiose du château furent effectués en majorité en 1708.
Les dernières rénovations sous la régence de la famille des von Hutten eurent lieu en 1753, date à laquelle on installa un pont de pierre au-dessus des douves reliant ainsi le bâtiment principal du château et la cour basse et qui remplaça le pont suspendu du 16ème siècle. S’ensuivit la construction du bâtiment administratif de style baroque commandée par Johann Phillip Friedrich von Hutten en 1759. Selon toute apparence, tout comme le pont au-dessus des douves, le bâtiment administratif fut construit d’après les plans de l’inspecteur en bâtiment rural de Ansbach, Johann David Steingruber. Même si les plans originaux ne sont pas signés, tout porte à croire qu’il s’agit ici du travail du bureau d’architectes de carrières, aussi bien dans le style de dessin que dans le langage utilisé.
Déplacement de la chapelle du château
La chapelle du château est difficile à localiser encore de nos jours. Il n’existe malheureusement pas de documents à ce sujet indiquant si elle se trouvait dans le château ou bien dans son ancienne aile et on ne peut que faire des suppositions. Il semble qu’en 1657, une église se trouvait dans « l’ancien bâtiment » dans la partie centrale du château. Au 18ème et au début du 19ème siècle, une chapelle se trouvait au rez-de-chaussée dans l’aile ouest. En 1836, le baron Friedrich Wilhelm von Pöllnitz fit déplacer la chapelle à son lieu actuel vers la cour basse. Pour l’aménagement de la salle de prière von Pöllnitz décida d’opter pour des plafonds à voûtes. Dans un style épuré, des éléments classiques et néogothiques s’entremêlent. Pour alléger le plafond de bois, on installa un mur de poutres apparentes devant le mur extérieur. De nos jours, on distingue les poutres apparentes dans l’enduit encore existant.
La ferme laitière
La ferme laitière au pied du mont Herrschaftsberg fut citée officiellement pour la première fois en 1429 et fut construite après les fortifications médiévales du château fort Vorderfrankenberg d’origine mais sa structure est cependant plus ancienne que le château Renaissance qui fut quant à lui construit en 1526. C’est ainsi qu’entre 1530 et 1531, on procéda non seulement à la rénovation du château Frankenberg mais aussi à celle de la ferme laitière en construisant une maison, une étable et une grange. Tout comme pour le château et le château fort, la ferme laitière est construite en briques silico-calcaires. Le domaine médiéval pratiquement entièrement détruit durant la guerre de Trente Ans subit d’autres dommages majeurs en 1704 à la suite d’un incendie durant lequel grange et bergerie furent entièrement détruites.
Ceci poussa Johann Friedrich von Hutten à faire reconstruire la ferme à l‘initiative de sa femme Eva Juliana en 1704 alors que la ferme s’appelait encore Ferme Schwemm. Après les modifications, on l’appela également Ferme Juliana. Vers 1910, la ferme laitière était encore une ferme agricole disposant de quatre ailes qui formaient un complexe fermé à l’est et au sud, mais à l’ouest et au nord, on pouvait trouver sept bâtiments indépendants d’un ou deux étages. L’ancienne maison de ferme était particulière. Elle comprenait un toit mansardé sur lequel on construisit un toit à pignon en 1907.
ÉTAT STRUCTUREL AU MOMENT DE L’ACQUISITION
Culminant sur le deuxième plus haut sommet de la forêt, le château Frankenberg se présente entouré de ses forêts épaisses et de vignes luxuriantes, au milieu d‘une prairie majestueuse et rappelle une image tirée d’un conte des frères Grimm.
Frankenberg est en fait un véritable petit joyau de l’histoire franconienne. Il s’était cependant endormi d’un sommeil profond durant cent ans jusqu’à son rachat par l’entrepreneur Roland Belz en 2008. Surtout depuis le début des années 1970, la structure du château avait subi de graves dommages, mais aussi de graves négligences et des comportements peu rentables ont eu pour conséquence la perte des terres centenaires. Au décès de la dernière descendante de la lignée des von Pöllnitz en 1971, la propriété, 500 hectares à l’époque, revint alors aux barons von Lerchenfeld. Le dernier propriétaire noble, Carl von Lerchenfeld (né en 1957), fut victime de mauvais placements et dut se déclarer en faillite personnelle en 2006. La situation économique des von Lerchenfeld le conduisit à vendre jusqu’à 80% de sa propriété foncière avant même sa déclaration en faillite.
En outre, la situation financière désastreuse de l’ancien propriétaire du château a eu des conséquences dramatiques sur la structure du château et de la cour basse puisque, pendant des années, il n’était plus en mesure de procéder aux entretiens nécessaires. Les seules mesures d’entretien mandatées par le baron von Lerchenfeld furent les réparations faites au bâtiment administratif entre 1978 et 1979.
Le triste état du château Renaissance était évident en 2014 : d’importants dommages se trouvaient partout sur les briques silico-calcaires ; la statique des ailes sud-est, sud-ouest et nord-est était dans un état encore plus déplorable. La maçonnerie était si friable qu’on reconnut rapidement la menace d’effondrement qui pesait sur le bâtiment et en outre la massive charpente vétuste du toit pesait également sur toute la statique déjà affaiblie. L’aile nord s’était déjà effondrée, mais il s’agissait ici de parties des fortifications moyenâgeuses qui s’étaient déjà effondrées il y a des siècles.
La ferme laitière au pied du mont Herrschaftsberg était déjà tombée en ruine puisqu’elle était restée inutilisée pendant plus d‘un siècle et qu’entretemps de grandes parties des murs de la ferme furent transportées vers le château principal pour y être utilisées pour les réparations de celui-ci. Le monoptère classique du cimetière du château lui aussi était fragilisé et reste encore aujourd’hui méconnaissable puisqu’il est désormais porté par un corset de soutien en bois. Du rachat par Roland Belz en 2008 résulta une nouvelle restauration du bâtiment administratif et de la cour basse. Impressionné par l’engagement que Roland Belz montra, le EUROPEAN HERITAGE PROJECT décida en 2014 de racheter Frankenberg et de continuer les restaurations déjà entamées.
MESURES DE RESTAURATION
Depuis 2014, le EUROPEAN HERITAGE PROJECT restaure à grands frais le château Frankenberg et la ferme laitière au pied du mont Herrschaftsberg ainsi que les vignobles dont la situation historique est exceptionnelle. En 2016 et pour la première fois depuis des années, on produisit à nouveau du vin au château de Frankenberg de façon autonome. Les travaux sur le château principal et l’avant-corps ont pu être achevés en 2024. Seuls des travaux dans la métairie et dans la cave à vin doivent encore être réalisés.
Statique
La statique de l’aile est et ouest est à présent largement mise à l’épreuve. C’est pourquoi un bâtiment de deux étages, mitoyen de l’aile ouest du château principal a dû être entièrement démoli car il s’était écroulé et ne pouvait plus être sauvé. De même l’aile ouest susmentionnée menace de s’écrouler et n’est en partie plus praticable. Toute la statique de la maçonnerie, des toits aux fondations, est fortement mise à l’épreuve, la structure de cette aile du château étant tout à fait vétuste.
De même, au moment de l’acquisition, la statique de toute l’aile sud était menacée car les murs porteurs d’un côté ne comprenaient plus de points d’ancrage forts avec les fondations et d’un autre côté en raison des intempéries, ils étaient fragilisés, friables et ne supportaient plus de charge par endroit. Toute la structure menaçait de s’écarter, puisque les murs pliaient sous l’énorme poids de la charpente gothique massive. Pour éviter ceci, les murs ont été redressés des quatre côtés et de nouveau ancrés ensemble et avec les fondations. On fit de même avec les tours sud-est et sud-ouest.
En outre, le monoptère du cimetière qui menaçait de s’écrouler et qui en ce moment est soutenu par son corset de bois, doit être réparé. De plus, on planifie des mesures de maintien des parties encore existantes du château fort en ruine Vorderfrankenberg afin de le conserver tel qu’il est pour les générations à venir. Pour cela, le sol sableux et peu stable sur lequel il repose semble être le véritable défi.
C’est pourquoi on recherche des méthodes pour solidifier les fondations érodées ou démolies de la construction en briques silico-calcaires, sans altérer la structure qui peut être sauvée.
Toiture
La restauration de la charpente gothique massive représente un défi extraordinaire. Toute la construction de bois a en effet dû être démontée morceau par morceau et entièrement redressée. Des parties des poutres, entretoises et chevrons ont été entièrement restaurées. Les parties particulièrement pourries ou peu solides ont été remplacées par des pièces reconstruites à l’identique en respect de l’aspect historique. En outre, des points d’ancrage respectueux du classement historique ont été utilisés pour renforcer la statique de l’ensemble. L’apport de poutres de soutien supplémentaires et de 4 poutres en acier massif permit de soulager le poids et également de stabiliser la structure. Les tuiles des ailes sud, est et des trois tours du château purent être démontées, réparées et à nouveau remontées. Afin de conserver un maximum d’éléments d’origine, seuls les éléments du toit entièrement détruits ou manquants ont été remplacés. Dans cet esprit de nombreux toits dans la partie ouest de la ferme laitière ont été remplacés, là où les bâtiments ne s’étaient pas encore entièrement écroulés.
En ce moment, en particulier la tour donnant vers le nord montre de fortes traces d’usure. Ainsi, les plafonds entre les différents étages se sont entre autres écroulés. En outre, le plafond de la chapelle en forme de tonnelle avec ses arcs arrondis, victime de la petite vrillette, un coléoptère, menace de s’écrouler et est sujet à d’intenses restaurations au cours desquelles les poutres cachées sont systématiquement remplacées. La chapelle est provisoirement fermée jusqu’au remplacement de toute la construction de bois.
Chauffage, installations électrique et sanitaire
Dans le château principal, toutes les conduites d’eau, d’électricité et de téléphone ont été remplacées dans l’aile sud et certaines parties de l’aile ouest. On a installé de nouveaux sanitaires dans les pièces de la tour sud-ouest et sud-est, ainsi que dans les toilettes des hommes et des femmes au premier étage de l’aile sud, dans laquelle on prévoit les futures salles de conférence et de congrès de Frankenberg. En outre, il est prévu d’installer des toilettes publiques pour les futurs visiteurs de la vinothèque dans l’aile est.
Dans tout le château, un chauffage au sol a été installé sous le parquet dans toutes les grandes pièces comme les salons, les suites et la « suite nuptiale » tandis que dans les couloirs et les pièces de passage, un chauffage mural a été intégré et caché derrière les panneaux de bois afin de ne pas détériorer l’aspect historique des pièces.
Dans la partie est de la ferme laitière actuellement en construction dans le but d’en faire un hôtel, toutes les conduites vont être remplacées, comme c’est le cas dans la plupart des pièces du château. En outre, un local technique séparé y sera installé d’où la climatisation des pièces pourra être contrôlée.
Reconstruction
Sols
Dans les couloirs du château, des carreaux de Solnhofen provenant des revêtements d’origine ont été conservés, les carreaux endommagés ont été réparés et les carreaux manquants remplacés. On a pu restaurer et conserver environ un tiers des planchers antiques des sols en parquet de bois tendre et aux bordures en bois dur qui se trouvaient dans les pièces de la tour et dans les salons de l’aile sud, les motifs indiquant leur appartenance à différentes époques. Le reste a dû être reconstruit à grands frais sur la base des modèles de motifs existants.
Portes & fenêtres
Dans tout le château, les fenêtres ont été remplacées dans le plus grand souci du détail. Les chambranles de fenêtres provenant du 19ème siècle et de la Renaissance ont pu être entièrement conservés, les vitrages, eux, ont dû être intégralement remplacés. Les vitraux des fenêtres à écoinçon, assemblés avec des baguettes de plomb que l’on peut admirer dans la partie sud de la cour intérieure du château ont pu être quant à eux en grande partie conservés. Pour améliorer l’isolation et l’efficacité énergétique et éviter des courants d’air froid, les fenêtres historiques ont été déplacées vers l’extérieur tandis qu’on a apposé à l’intérieur, à vingt centimètres du chambranle, un vitrage supplémentaire.
Toutes les portes du château, et également en partie les panneaux muraux ont été démontés, poncés, peints et ajustés, après le montage de nouvelles charnières.
Escaliers et ascenseurs
Les marches d’escalier ont pu être conservées dans tout le château dans leur état d‘origine, suite à des travaux très complexes. Afin de permettre l’accès au château de tous, les travaux ont pris en compte l’accessibilité aux PMR.
C’est ainsi qu’un ascenseur sera prochainement installé dans l’aile sud. L’agencement de la cage d’ascenseur est conçu de telle façon qu’un ascenseur sera discrètement intégré dans le complexe et ainsi les prescriptions du bureau de conservation des monuments seront respectées à la lettre. De même l’accessibilité sera garantie pour les PMR dans le complexe hôtelier qui sera installé dans la ferme laitière.
Maçonnerie
Le maintien des caves voûtées et des chemins de ronde présente un énorme contraste par rapport aux pièces et salles du château de style baroque à classique. On ressent l’histoire et les origines du château en voyant ces caves creusées dans les formations rocheuses du mont Herrschaftsberg. Tout comme pour le reste du château, là aussi le grès du trias supérieur provenant des carrières locales a été entièrement restauré. Les nombreuses fissures dans la maçonnerie fragilisée ont été réparées à l’aide de grandes quantités de matériau de remplissage. De même à l’intérieur, les nombreuses fissures dans l’enduit ont été réparées.
Un petit joyau très particulier réside dans les poutres apparentes des étages supérieurs de l’aile sud et qui se fondent dans le reste des cloisons. Celles-ci ont été également redressées du point de vue statique et restaurées dans les moindres détails.
Pendant les opérations de déblayement du bâtiment écroulé dans le nord de l’aile sud, on fit la découverte d’un vieux four qui n’était pas visible jusqu’alors. Le fait qu’il soit encastré dans la maçonnerie des cloisons du vieux château et soit de taille imposante, surtout en ce qui concerne sa profondeur, laisse à supposer qu’il s’agit là d’un four à briques qui fut construit aux alentours de 1531. C’est probant puisque des documents montrent qu’au moment de la première phase de modernisation, des briques ont été cuites sur place pour la construction du château.
Restaurations (œuvres d’art & artisanat, stuc, fresques, etc.)
Pour garantir la plus grande authenticité historique possible, des analyses de peinture et pigments ont été effectuées au château. Ainsi il en est ressorti qu‘il existe deux types de peintures murales et de plafond dans les couloirs du premier étage de l’aile sud. Des analyses laboratoires ont montré par la suite que le couloir a été peint en 1710 en blanc et jaune doré dans le style baroque suivi d’une restauration de style classique entre 1780 et 1800 ; à cette époque, les blancs et gris dominaient. Pour la restauration actuelle on opta pour une variante plus jeune et épurée. Cependant les caissons et certaines parties des plafonds ont été séparés par des barres transversales grises afin de donner l’impression d’élargir le long couloir.
De même d’autres éléments doivent être conservés, tels que les lambris rococos dans un châssis imitation chêne composé d’ornements flamboyants et de peintures de paysages datant de 1749 au premier étage de l’aile ouest.
Les stucs de Domenico Tiny ont été travaillés avec beaucoup de précision et à grands frais. Ainsi on utilisa jusqu’à 10 stylos à mine de fibre de verre par mètre carré de plafond et de grandes quantités de résine industrielle pour démonter, restaurer et réinstaller en toute sécurité et à leur emplacement d’origine, les moulures en stucs gravement endommagés.
On réinstalla de nombreux ornements en grès disposés sur les façades du château provenant en grande partie de la Renaissance comme par exemple les toits aux pignons transversaux, des chambranles de portes ou fenêtres décorées ou ornées d’armoiries aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Vignobles
Du temps des propriétaires précédents, les vignobles n’ont malheureusement pas fait l’objet de l’attention qu’ils méritaient. Du fait de la plantation de nouvelles variétés inappropriées ainsi que du manque de savoir-faire dans le domaine de la maintenance des vignobles ou bien du fait de la culture impropre des sols, les vignobles n’ont pas pu livrer tout leur potentiel. Par exemple le coteau ouvert donnant au sud vers Hölle, fait partie des plus anciens cépages existants et représente une rareté œnologique. Contrairement à ce que peut laisser entendre son nom, l’enfer en allemand, l’emplacement de ce vignoble n’est pas inhospitalier ou son sol n’est pas mauvais mais son nom fait plutôt allusion à un enfer luciférien. Ainsi, Lucifer est le nom latin de l’étoile du matin, Vénus. Traduit littéralement son nom signifie « porteur de lumière » ou annonciateur de lumière. Hölle est marqué par le coteau dont l’inclusion parfaite garantit une exposition incomparable avec de nombreuses heures d’ensoleillement et par là même des vins particulièrement corsés. Malgré tout, cet emplacement si particulier n’a pas connu la reconnaissance qu’elle méritait depuis le 19ème siècle. Grâce au EUROPEAN HERITAGE PROJECT, la viticulture a regagné ses lettres de noblesse. Les divers cépages de qualité inférieure qui n’étaient souvent exploités que dans de toutes petites parcelles, ont été défrichés et remplacés par des cépages classiques de haute qualité tels que du riesling, du Sylvaner, des pinots blanc et gris, du Traminer et du Scheurebe ainsi que bientôt aussi du Voignier.
En outre, dans la vieille ferme laitière, on a installé une cave moderne, comme peu d’autres domaines en possèdent, entièrement conçue pour optimiser la délicate transformation du raisin et la vinification naturelle. Tandis que le millésime 2015 a été produit dans une cave louée, le millésime 2016 a été le premier à être produit dans la ferme laitière. Depuis 2018, plus de 25 hectares de vignes sont mis en culture et le château Frankenberg est ainsi la plus grande exploitation viticole de Moyenne Franconie. Son vin a été récompensé à plusieurs reprises par le Gault & Millau, le guide des vins Eichelmann, le guide des vins Vinum et le guide des vins Falstaff.
UTILISATION ACTUELLE ET PROJETS FUTURS
Les vins des premiers millésimes après la remise en exploitation par le EUROPEAN HERITAGE PROJECT laissent déjà entrevoir l’avenir du château Frankenberg.
Frankenberg se distingue de par son ambiance fascinante dans laquelle se mêlent à merveille vignoble, agriculture durable, traditions et culture de la Moyenne Franconie, le tout dans le décor impressionnant de la forêt de Steigerwald qui mérite d’être conservé. Depuis que EUROPEAN HERITAGE PROJECT a fait l’acquisition de Frankenberg en 2014, le projet de revitalisation effectué à grands frais projette un nouvel éclairage sur toute la circonscription qui recèle non seulement de nouveaux espoirs culturels mais également économiques. La restauration du château et de la cour, la revitalisation des vignobles ainsi que l’introduction de la production viticole à la vieille ferme laitière doivent apporter un regain d’intérêt et relancer le tourisme local de toute une région tombée dans l’oubli dans le passé mais qui a su rester riche en trésors culturels et historiques. Avec un grand engagement et soutien financier, cette phase transformera château et ferme laitière en un complexe culturel et de relaxation très particulier. Au cours des premières phases du projet, le château et la métairie ont été transformés, avec beaucoup d’engagement et un important soutien financier, en un espace de détente et de culture d’un genre particulier. C’est ainsi que des espaces fonctionnels, mais tout aussi gracieux d’un point de vue historique, ont été créés dans l’aile sud du château pour accueillir des conférences et des événements culturels, musicaux et gastronomiques. En 2022, le restaurant gastronomique « Le Frankenberg » a ouvert ses portes et sa cuisine a été récompensée par une étoile Michelin en 2024. Enfin, en 2023, le Schloßhotel Frankenberg a ouvert ses portes avec plus de 30 chambres et suites et compte désormais parmi les meilleurs hôtels de Franconie. L’Amtshaus sera disponible pour des manifestations plus modestes et devrait attirer les petits budgets grâce à ses spécialités franconiennes. Entre-temps, le château de Frankenberg est redevenu le centre culturel de la région. De nombreux mariages, événements d’entreprise et autres manifestations y sont ainsi organisés. Le thème du vin est également remis à l’honneur. Pour que les vins de Frankenberg puissent être dégustés et appréciés dans leur cadre d’origine, une vinothèque a été aménagée dans l’aile est du château. Le bien culturel : le vin doit rester un élément fixe et essentiel de Frankenberg et il doit être célébré comme tel, par exemple lors de la fête annuelle du vin au château de Frankenberg, qui a traditionnellement lieu le jour de l’Ascension.
Videobeiträge:
Einen Grund für den unverkennbaren Geschmack der Schloss Frankenberg Weine stellen die besonderen Keuperböden, die die Weinbergsparzellen prägen. Kellermeister Maximilian Czeppel führt uns zu drei Orten, an denen diese besonders gut zu erkennen sind und liefert dabei spannende Hintergrundinformationen zum Thema.
Der Bayerische Rundfunk war zu Gast auf Schloss Frankenberg. Hier können Sie den Frankenschau Aktuell Beitrag sehen.
Löw TV war zur Weinlese zu Besuch auf Schloss Frankenberg. Kellermeister Maximilian Czeppel erklärt den Prozess der Vinifikation, der komplett auf dem Schlossgelände stattfindet.
Mit nur 25 Jahren wurde Steffen Szabo im Jahr 2016 jüngster Sternekoch in Bayern. Nun verantwortet er die kulinarische Leitung auf Schloss Frankenberg. Gemeinsam mit Peter Löw spricht er im Interview über die zukünftigen Pläne für Schloss Frankenberg.
Im Weingut Schloss Frankenberg bemühen sich der renommierte Önologe Maximilian Czeppel und sein Team um eine naturnahe und nachhaltige Bewirtschaftung. Anstelle von chemisch-synthetischen Dünger setzt man im Weinguts Schloß Frankenberg auf die Verwendung von organischem Dünger. Im Video erklärt Maximilian Czeppel die Vorteile dieses Vorgehens.
Peter Löw gewährt Ihnen exklusive Einblicke in eine der vier Suiten auf Schloss Frankenberg.